La poesía es la única compañera. Acostúmbrate a sus cuchillos que es la única (Raúl Gómez Jattin)

26 agosto 2013

La muerte enamorada - Roberto Sosa (Honduras, 1930-2011) - La mort amoureusse

Sabiendo nada más que vivir es estar sólo con la muerte. Sachant uniquement que vivre c'est d'être seul avec la mort
(Luis Cernuda)

Los cuerpos entrelazados que se retuercen, se desmayan y se estropean en el exceso del placer; van en el sentido opuesto al de la muerte, que los destina al silencio y a la descomposición. Es por eso que lo erótico, relacionado con el nacimiento y con la reproducción, corrige sin cesar los estragos de la muerte.
Ces corps mêlés, qui, se tordant, se pâmant, s'abîment dans des excès de volupté, vont à l'opposé de la mort, qui les vouera, plus tard, au silence de la corruption. En effet, l'érotisme est lié à la naissance, à la reproduction qui sans fin répare les ravages de la mort.  
(Georges Bataille)

J'aime ton goût un peu salé, J'en ai besoin deux fois par jour. Je me laisse complètement aller. Regarde, c'est la mort mon amour.  Me gusta tu sabor salado, lo necesito dos veces al día. Me entrego completamente al abandono. Mira, mi amor, es la muerte.
(Michel Houellbecq)

Kati Horna, Oda a la Necrofilia


El agua enamorada te descubre
Conmigo. Como lo sabe hacer se disminuye
a tu proximidad
y cuida tu vestido amarillo tirado en la playa
y malherido,
Aún tibio.

De pie, como la hermosa desconocida, la Muerte
Mortalmente enamorada.
Inadvertidamente coge un pájaro y dilátanle
las plumas sus pupilas.
La eternidad del pájaro perdura en el impulso
de su propia medida: quema cantando su licor
milenario
Y no lo sabe y trata de entenderlo, es parte
de la fragilidad de lo que está perfecto.
La admiramos sin mirarla.
La más puntual de las amantes cruza, profesional,
la estancia sin mirarnos y nos ha permitido,
por lo mismo,
sobrevivir lo indispensable para poder volver a sentir
el temblor que te produce
lo que callo
en estas palabras

L'eau amoureuse te surprend
avec moi. Sachant ce qu'il faut faire, elle se diminue
à proximité de toi
pour épargner ta robe jaune, jetée dans la plage
blessée,
encore tiède.

Début, telle une belle inconnue, la mort.
Mortellement amoureuse.
Avec inadvertance elle prend un oiseau entre ses mains
lui dilatant les plumes avec les pupilles.
L'éternité de l'oiseau perdure dans l'élan
de sa propre mesure: elle brûle en chantant sa liqueur 
millénaire.
Elle ne le sait pas mais elle essaye de comprendre, elle fait partie
de la fragilité de la perfection.
Nous l'admirons sans la regarder.
La plus ponctuelle des aimantes traverse, professionnelle,
la chambre sans nous regarder, en nous permettant
de ce fait,
de survivre assez long temps pour sentir à nouveau
le frémissent que te provoque
ce que je tais
dans ces mots.