... la herida [es un] estar expuestos a la vida (y a lo vivo), su profundización desemboca en el éxtasis (que implica dolor, pasión, alegría, entrega: todo a la vez... (Sanchez de Lozada, Alejandra. La herida vital o el amor en la escritura de Clarice Lispector. Revista
Cien Cult, nov. 2010, no.25, p.91-110).
"entonces del vientre mismo, como
un remoto estremecerse de la tierra, que difícilmente podía
considerarse señal de terremoto, del útero, del corazón contraído,
vino el temblor gigantesco de un fuerte dolor conmovido, del cuerpo,
todo el estremecimiento -y con sutiles máscaras de rostro y de
cuerpo finalmente con la dificultad de un chorro de petróleo
rasgando la tierra- vino finalmente el gran llanto seco, llanto mudo
sin sonido alguno hasta para ella misma, aquel que ella no había
adivinado, aquel que no quisiera jamás y no había previsto
-sacudida como el árbol fuerte que se conmueve más profundamente
que el árbol frágil- finalmente reventados vasos y venas,
entonces,
se sentó para descansar y poco después
imaginaba que era una mujer azul porque el crepúsculo más tarde tal
vez fuese azul, imaginaba que hilaba con hilos de oro las
sensaciones, imaginaba que la infancia era hoy y plateada de
juguetes, imaginaba que una vena no se había abierto e imaginaba que
de ella no estaba en silencio blanquísimo manando sangre escarlata y
que no estaba pálida de muerte; pero eso imaginaba que lo estaba de
verdad, en medio del imaginar necesitaba hablar de la verdad de
piedra opaca para que contrastase con el imaginar verde
resplandeciente, imaginaba que amaba y era amada, imaginaba que
estaba acostada en la palma transparente de la mano de Dios ..."
"alors du ventre même, comme une secousse lointaine de terre dont on sait à peine que c'est l'annonce d'un séisme, de l'utérus, du cœur contracté vint le tremblement gigantesque d'une violente douleur ébranlée, de tout le corps l'ébranlement - et en subtiles grimaces du visage et du corps, avec la difficulté d'un jet de pétrole déchirant la terre - vint finalement la grande crise de larmes sèches, une crise muette sans aucun son qu'elle pût elle-même entendre, qu'elle n'avait pas pressentie, n'avait jamais voulue et n'avais pas prévue - secouée comme l'arbre solide qui est plus profondément ébranlé que l'arbre fragile - finalement canaux et veines éclatés, alors
... elle s'assit pour se reposer
et au bout d'un instant elle faisait comme si elle était une femme
bleue parce que le crépuscule plus tard serait peut être bleu, elle
fait comme si elle filait avec des fils d'or les sensations, elle
fait comme si l'enfance était aujourd'hui et argentée de jouets,
elle fait comme si une veine ne s'était pas ouverte et elle fait
comme si dans un silence tout blanc n'en coulait pas un sang
écarlate, et qu'elle ne fût pas d'une pâleur mortelle mais cela
faisait comme si c'était vrai de vrai, il fallait au milieu du faire dire la vérité de pierre opaque pour qu'elle contrastât
avec le faire vert moiré, elle fait comme si elle aimait et
était aimée, elle fait comme si elle n'avait pas besoin de mourir
de regret, elle fait comme si elle était couchée dans la paume
transparente de la main de Dieu...”
Clarice Lispector, Aprendizaje o
el Libro de los placeres / L'apprentissage, ou le livre des
plaisirs