La poesía es la única compañera. Acostúmbrate a sus cuchillos que es la única (Raúl Gómez Jattin)

24 septiembre 2014

Roland Barthes, fragments d'un discours amoureux (Francia, 1915-1980) fragmento de un discurso amoroso

- Je quête ton plaisir, partout où il se cache.
- Mon plaisir se cache au bout de tes doigts...
(Dialogue)




” Le langage est une peau: je frotte mon langage contre l’autre. 
C’est comme si j’avais des mots en guise de doigts, ou des doigts au bout de mes mots. Mon langage tremble de désir. 
L’émoi vient d’un double contact : d’une part, toute une activité de discours vient relever discrètement, indirectement, un signifié unique, qui est « je te désire », et le libère, l’alimente, le ramifie, le fait exploser (le langage jouit de se toucher lui-même) ; d’autre part, j’enroule l’autre dans mes mots, je le caresse, je le frôle, j’entretiens ce frôlage, je me dépense à faire durer le commentaire duquel je soumets la relation.”

El lenguaje es una piel: yo froto mi lenguaje contra el otro. 
Es como si tuviera palabras en lugar de dedos o dedos en mis palabras.
Mi lenguaje tiembla de deseo.
La emoción proviene de un doble contacto: Por un lado, toda la actividad de mi discurso viene, discretamente, indirectamente, a revelar un solo significado - "te deseo" - liberándolo, nutriéndole las ramas, haciéndole explotar (el idioma disfruta tocándose a si mismo).
Por otro lado, envuelvo al otro en mis palabras, lo acaricio, lo rozo, mantengo ese roce, me dedico a prolongar el comentario del cual someto la relación".